PANAME
Pour une fois, on vous parle aujourd’hui d’un événement en cours — et qui se termine le 8 février ! Saviez-vous que le Petit Palais invite chaque année des artistes contemporains à investir ses collections permanentes ? Pour sa carte blanche 2025, c’est le peintre Bilal Hamdad qui est à l’honneur avec une exposition intitulée Paname. Courez-y, c’est vraiment à découvrir ! Né en 1987 à Sidi Bel Abbès, l’artiste formé en Algérie puis aux Beaux-Arts de Paris, se fait rapidement connaître grâce à ses compositions picturales grand format, au naturalisme saisissant. Il travaille à partir de photographies prises sur le vif pour créer des scènes urbaines de la vie parisienne. Son oeuvre, d’un réalisme troublant, emprunte aux grands maîtres du passé — Rubens, Caravage, Velázquez, mais aussi Degas, Manet, Courbet ou Hopper — compositions, cadrages serrés, lignes de fuites, clair-obscur. Il peint la vie et capte notre regard sur des scènes quotidiennes, une foule à la sortie du métro Barbès-Rochechouart, un marché éphémère ou encore des terrasses de cafés saisies au vol. La vingtaine de peintures exposées est disséminée dans les salles du rez-de-chaussée, et côtoie les tableaux classiques de la collection permanente. La jeune femme aux méduses rouges fait face au Portrait de Madame Edgard Stern (1889) du peintre Charles-Émile-Auguste Carolus-Duran, vêtue elle aussi d’un rouge éclatant. La toile Rive Droite (2021), accrochée à côté des Halles de Paris de Léon Lhermitte, dépeint le métissage culturel et social du nord de Paris et rend hommage à Gustave Courbet. Sa série Nuit égarée (2023), qui nous a particulièrement touchés, met en scène des corps allongés tels des gisants, flottant sur une eau stagnante et trouble, une référence à l’Ophélie du peintre britannique John Everett Millais. Dans une scène de terrasse, je reconnais le Café Odilon, où nous aimons aller. Tous ces jeux de correspondances renouvelle notre regard sur les toiles passé du musée et sur notre vie quotidienne. Paname marque la première grande exposition de Bilal Hamdad dans une institution muséale, et c’est en accès libre, profitez-en ! Cette exposition nous a éblouis et même donné envie de préparer une série de cartes postales sur la capitale.
On vous invite à regarder Paname autrement et ses alentours avec nos cartes postales à portée de train !
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